Choc des savoirs, la vérité est ailleurs

Compte-rendu de la visio-conférence organisée par le rectorat avec les organisations syndicales le 26/03

La 4e dimension, c’est probablement celle dans laquelle nous devrons évoluer à la rentrée dans le cadre du dispositif « choc des savoirs ». Pour un choc, c’est un choc. Il va falloir en effet maîtriser 3 dimensions (pédagogique, organisationnelle et d’animation du collectif) pour tenter de mettre en place le dispositif avec des groupes, non plus de niveau, mais de besoins. Mais soyez rassurés : un accompagnement sera mis en place pour les différents acteurs. Dans une approche globale et accompagnée pour définir des focales de travail et construire une multitude de modalités tout en conservant une équité dans la progression des élèves, des webinaires sont organisés, le 5 avril à destination des chefs d’établissements et des IEN du 1er degré puis le 29 avril pour les enseignants. Ouf !

Des questions sur la mise en œuvre ?

N’ayez crainte ! Il s’agit d’une réflexion collective à mener afin de cibler les compétences à faire travailler aux élèves, des compétences transversales qui relèguent les lettres et les mathématiques au rang de sous matières au service des autres !

Votre liberté pédagogique ?

Bien entendu que vous la conserverez... dans le cadre d’une progression commune et de la nécessité de faire évoluer vos élèves d’un groupe à l’autre. Pour cela, il est évident qu’il faudra vous concerter et travailler ensemble.

Des concertations sur quels temps ?

Le votre, pas de temps supplémentaire particulier, les conseils pédagogiques existent déjà. Rajoutons que les enseignants du premier degré devront aussi participer à la constitution des groupes et à l’élaboration de compétences communes à travailller. Vous reprendrez bien un petit mois d’août pour caler tout ça. Pour le reste de l’année, hé bien débrouillez-vous. Vous aurez déjà 2 demies journées de concertation dans les établissements à la fin de l’année pour préparer la rentrée et échanger avec les collectifs de travail. D’ici là, les IPR auront construit des documents d’accompagnement et vous pourrez vous approprier les ressources grâce à Eduscol. En bref, vous serez devenus de parfaits exécutants d’un projet créé par d’autres mains que les vôtres.

Bien sûr, il y aura « quelques » contraintes en ce qui concerne les emplois du temps, c’est inévitable. Et si vous avez des questions, vous n’aurez pas d’autre réponse qu’un merci de les avoir posées.

Comment conservez une jauge de 15 élèves sans surcharger les autres groupes ?

L’idée est celle d’un groupe réduit. 15, 18, 20... il faudra trouver un équilibre à partir du nombre d’élèves à positionner et travailler des compétences ciblées.

Si par malheur votre DGH s’avérait insuffisante bien qu’elle ait été déjà largement abondée, vous pourrez utiliser votre marge (en supprimant des options ou des dédoublements dans d’autres matières par exemple) pour créer un autre groupe. Vous êtes libres ! Dans la mesure de ce que vous permettra la DGH.

L’objectif est également d’améliorer les compétences des élèves. Surtout celles évaluées par Pisa, afin, non pas de rendre nos élèves meilleurs, mais de les rendre plus performants pour remonter dans le classement de ce fichu Pisa !

Et rien de mieux pour cela que de recruter des contractuels pour envisager dans le long terme un changement d’approche disciplinaire. Alors quid du tri social, de l’individualisation des parcours dès la 6e, de l’absence de mixité, du manque d’enseignants et du peu d’attractivité du métier,...

« Merci de nous faire progresser dans notre réflexion » et surtout merci d’appliquer une réforme qui porte atteinte à notre expertise professionnelle autant qu’à la réussite de tous les élèves.

Par Céline Muller