Notre formation continue sacrifiée sur l’autel des promesses présidentielles ?

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Communiqué du Bureau national de l’APHG

Les signaux d’alerte se multiplient de toute part : la promesse d’un professeur devant chaque classe ne pouvant être tenue, pour cause de crise de recrutement structurelle, de nombreux ordres de mission pour le festival international de géographie de Saint-Dié ou pour les Rendez-vous de l’histoire de Blois, rendez-vous essentiels pour la formation des enseignants, ont été supprimés.
De toutes les académies et de bien des IPR parviennent des échos similaires, alors que les circulaires commencent à tomber : comme dans le premier degré, toute heure de formation sur les heures de présence face à nos élèves serait dorénavant à éviter, quand elle ne serait pas tout simplement interdite à l’horizon de la rentrée 2024. Des sorties préparées pour ce début d’année, organisées par exemple pour des classes de 3ème ou de 1re à Verdun ou dans la Somme, ont aussi été annulées alors qu’elles jouent, nous le savons toutes et tous, un rôle fondamental dans la construction de nos élèves.

La formation continue est un droit (loi de 1971) et un devoir (référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation de 2013). Nous y tenons ! Quels que soient les ingénieux subterfuges qui ne manqueront pas d’être mis en place (capsules, visioconférences sur l’heure méridienne, en fin d’après-midi, formations indemnisées pendant nos vacances ou communication mensongère pour rassurer le grand public ?), comment imaginer former solidement les enseignants sans le recours aux stages qui nous ont tant apporté et qu’il était déjà si difficile de décrocher, deux jours par an - et ce, alors même que le volume des heures dédiées à la formation disciplinaire initiale, dans le cadre des masters MEEF, est régulièrement réduit ? Comment susciter des vocations chez les étudiants, déjà conscients de notre perte constante en matière de pouvoir d’achat ? Comment mieux signifier le peu d’estime que manifeste le gouvernement pour notre profession ?

Dénonçant cette nouvelle atteinte portée à l’exercice de notre métier, l’APHG se montrera particulièrement vigilante aux annonces et mesures qui viendraient menacer le droit à une formation continue exigeante et ne nous permettraient plus de remplir convenablement ce devoir fondamental.

© Bureau national de l’APHG - Tous droits réservés. 15/09/2023.