Rentrée 2024 dans les collèges du Doubs

Le CSASD25 chargé d’étudier les dotations allouées aux collèges du Doubs s’est déroulé ce mardi 23 janvier dans un contexte particulier. En effet, l’instance académique, dont une des attributions est d’acter les dotations départementales, devait avoir lieu la veille, mais ne s’est pas réunie, les organisations syndicales ayant décidé, dans leur ensemble, de ne pas siéger pour manifester leur désaccord quant aux dotations de notre académie, entre autres. De fait l’instance départementale n’aurait pas du avoir lieu, mais notre DASEN, appelé très prochainement à d’autres fonctions (ministérielles) n’a pas souhaité revoir le calendrier. La FSU a fait le choix de ne pas boycotter afin de pouvoir exprimer le mécontentement des enseignants des collèges du Doubs durement touchés, notre académie étant l’académie métropolitaine la plus impactée par les suppressions, sans compter les réformes annoncées par notre ex-ministre de l’EN, actuel 1er ministre.

Les collèges du Doubs vont devoir, pour la plupart, sérieusement se serrer la ceinture en cette rentrée 2024. Les prévisions d’effectifs ne sont pas bonnes, certes, avec 383 élèves en moins à la rentrée, mais le nombre d’heures en moins, 379h est très important. L’inspection académique affiche une baisse moins forte, car elle fait le calcul en prenant la dotation finale des établissements, celle actée en juin après les derniers ajustements. Pourtant ce sont les dotations de janvier qui ont un impact sur l’emploi enseignant en terme de créations de postes, qui seront marginales cette année, et surtout de suppressions de postes. 10 ETP (équivalents temps plein) devraient être supprimés, et cela pourrait être pire, il faut donc s’attendre à une augmentation, encore une, des postes à complément de service.
Dans les 44 collèges que compte notre département, 45 divisions sont supprimées, concentrées sur 27 collèges, avec quelquefois 2, 3 divisions en moins... (toujours en se basant sur l’état en janvier 2023).
Les groupes de niveaux annoncés en 6e, 5e en français et mathématiques à la rentrée 2024 vont peser fortement sur les préparations de rentrée dans nos collèges. Outre le fait que cela va dégrader fortement les conditions de travail des enseignants de ces disciplines, toute la communauté enseignante des collèges subira ce choix, car il y a de forts risques que les marges d’autonomie soient utilisées pour les financer en partie. Le ministère communique beaucoup sur l’investissement qu’il met pour financer cette annonce, mais ne soyons pas dupes : tout cela est financé par une baisse de dotation par ailleurs et en partie par la perte définitive de l’heure de technologie en collège (le taux horaire hebdomadaire des sixièmes passe donc à 25h), remplacée cette année par l’heure de soutien aux savoirs fondamentaux, qui à peine née (avec douleur quelquefois) est déjà enterrée. Certes, une dotation spécifique est prévue, mais tous les collèges n’en bénéficieront pas, notamment les plus petits établissements, et le calcul mis en place par le rectorat interroge : pour financer un groupe à faible effectif (moins de 15), ils prévoient un groupe médian à 25 élèves et un groupe d’élèves sans besoins particuliers (cela existe encore ?) dont l’effectif serait de 30 élèves quel que soit le type d’établissement. Bien sur tout cela est corrélé aux effectifs du niveau et donc du nombre d’élèves par division. Cela signifie donc que le rectorat assume le fait que les élèves qui « n’ont pas de besoins particuliers » doivent être dans des groupes de 30, y compris en éducation prioritaire, là où les élèves en difficultés sont le plus nombreux, et on peut donc supposer également que dans les établissements ayant peu d’élèves en difficulté, afin de financer un groupe allégé, d’autres groupes dépasseront 30... Y aura-t-il des groupes allégés dans tous les collèges ? A voir quand les textes paraîtront et ce qu’il en sera dans notre académie, mais dans d’autres départements la réponse est déjà non. Certes, au collège/lycée Stanislas ce n’est peut-être pas nécessaire, mais dans notre académie, dans notre département, il y a des élèves en difficultés dans tous les collèges, la proportion n’est pas la même partout c’est tout.

Une usine à gaz dangereuse en premier lieu pour nos élèves est en train de se mettre en place. Mais, rassurons-nous, le rectorat met en place une aide à destination des chefs d’établissements pour la mise en place des répartitions des heures. Ce sont surtout des cellules d’écoute psychologique qu’il va falloir activer, et vite !

La FSU et les autres organisations syndicales ont demandé qu’un vote soit organisé. Les 10 représentants des personnels ont voté contre la répartition de la dotation départementale, ce qui n’aura aucun impact, l’avis des personnels via leurs représentants n’est guère important pour notre employeur, l’Education Nationale, mais cela on l’a bien compris...

Sandrine RAYOT

Déclaration FSU