20 septembre 2015

Vie syndicale et stages

26 septembre - Journée européenne des langues

Le 26 septembre est la journée européenne des langues. En France, les enseignants de langues vivantes n’ont pas le cœur à faire la fête au vu de leurs conditions de travail et de la réforme du collège, qui va encore réduire l’éventail des possibilités pour les élèves…

Le bilan de l’enseignement des langues dans l’académie de Besançon ressemble en tous points à ce qui se fait ailleurs :

  • En primaire, beaucoup de profs des écoles n’ont pas reçu de formation pour enseigner correctement l’anglais, seule langue offerte dans 97 % des cas (3 % pour l’allemand).
  • En collège, les classes ont des effectifs beaucoup trop chargés pour permettre un apprentissage dans de bonnes conditions : la moitié des élèves franc-comtois sont dans des groupes de plus de 25 élèves. Les langues autres que l’anglais et l’espagnol ne sont pas financées : dans les dotations d’établissement, seules deux langues sont financées par classe. Pour toutes les autres, c’est au principal de trouver les moyens !
  • En lycée, la faiblesse des horaires hebdomadaires vient s’ajouter : selon les niveaux et les sections, entre 1,5 et 2,75 heures par semaine par langue. Difficile de faire progresser quiconque…

Comme si cela ne suffisait pas, la Ministre a décidé, via la réforme du collège, de réduire encore la voilure :

  • Suppression des sections « européennes » : d’abord en collège, ensuite en lycée ?
  • Suppression des options « bilangues » : aucune section bilangue n’y survivra, car les 3 % d’élèves qui font allemand en primaire, seuls autorisés à choisir cette option dès la rentrée 2016, ne suffiront pas à alimenter des groupes entiers, comme le prétend la Ministre. La planification d’une telle chute de l’apprentissage de l’allemand est difficilement compréhensible dans le contexte économique et politique actuel. Les profs d’allemand, écœurés, observent les maigres tentatives du rectorat pour essayer d’éviter cette chute.

Ces options offraient la possibilité de pratiquer les langues de façon plus intensive et n’étaient pas réservées à une élite. Sans elles, la seule voie pour acquérir un meilleur niveau sera le séjour à l’étranger, qui coûte souvent très cher. Est-ce que c’est vraiment cela, démocratiser l’École ?