Pourquoi établir un classement des lycées dans le contexte actuel de concurrence entre établissements et de ségrégation sociale croissante ?

Selon le ministère, c’est pour permettre de diffuser au grand public « des éléments d’appréciation de l’action propre de chaque lycée » et de « fournir aux responsables et aux enseignants des lycées des éléments de réflexion pour les aider à améliorer l’efficacité de leurs actions. » Les indicateurs sont censés évaluer « la capacité de l’établissement à accompagner les élèves depuis la classe de seconde jusqu’à l’obtention du diplôme. » Le ministère mesure alors la différence entre les résultats obtenus et les résultats attendus, ce qu’il appelle la « valeur ajoutée ».

Or, la consultation de l’étude permet de constater que, dans notre académie, quasiment aucun lycée général et technologique n’a obtenu les résultats attendus ! Est-ce l’ensemble des lycée de l’académie qui est peuplé d’incapables, ou l’indicateur qui est mauvais ?

Il y a fort à parier pour que les réponses divergent selon les catégories. Gageons que les chefs d’établissement se feront tancer vertement et se retourneront vers nous pour qu’enfin nous fassions le nécessaire ! Quoi de plus logique, après avoir orienté les « flux » d’élèves vers la seconde générale et supprimé le redoublement, que de nous demander de leur donner à tous le bac ? Avec un peu de bienveillance, nous allons y arriver, et peu importe le destin universitaire des élèves.

Cela explique les conflits de plus en plus marqués entre enseignants et chefs d’établissements sur les notes. Et aussi le sentiment de plus en plus marqué que notre travail n’a plus guère de sens...