L’omerta sur les mobilisations étudiantes contre Parcours Sup’ et sur les violences dont les universités sont la cible est proprement consternante. Selon la version officielle, ce seraient des « éléments extérieurs » qui viendraient bloquer les facs et polluer la tête d’étudiants indifférents. Mais la réalité est toute autre...

Si la mobilisation étudiante a été longue à se mettre en place, elle n’en est pas moins bien réelle. Et elle ne concerne pas seulement trois ou quatre universités, comme on aimerait nous le faire croire ; un bilan des mobilisations est consultable ici.

La réponse gouvernementale à cette mobilisation tient en deux mots : déni et violence. Le déni est pratiqué au sommet de l’Etat par un président qui ne cesse de répéter, chaque fois qu’il a l’occasion de se faire interviewer, que les blocages ne seraient pas le fait d’étudiants mais d’éléments d’extrême gauche qui s’introduiraient dans les facs. Fort à propos, ce déni est relayé par la plupart des médias, puisque les images d’assemblées générales à plus de 3000 étudiants comme à Rennes ou de 2500 lycéens en manifestation comme à Tours ne sont pratiquement pas relayées.

La violence qui entoure ces mobilisations vient d’une part de la police, sommée de faire évacuer les lieux comme à Nanterre, d’autre part de groupuscules d’extrême droite comme le GUD, qui viennent déloger les « gauchistes ». Il est plus que préoccupant de constater que ces actes de violence ont parfois lieu avec l’assentiment, voire la complicité, de professeurs ou présidents d’université... Là encore, bien peu de relais médiatique, et en tout cas aucun lien entre tous ces incidents qui pourtant concernent à l’heure actuelle une douzaine de facultés.

C’est sans doute de cette façon qu’un gouvernement se coupe de la population qu’il est censé représenter et se met dans une dangereuse impasse.