Le coup de grâce

Après avoir délibérément choisi de baisser le pouvoir d’achat de « ces privilégié-es » que sont les retraité-es, le Président de la République a eu le cynisme (1) de les remercier. Les retraité-es ont de la mémoire... et sont bien décidé-es à ne pas se laisser faire.
Les 3, 9 et 18 octobre, ils seront dans la rue.

Au printemps le gouvernement a largement ponctionné le pouvoir d’achat des retraités en augmentant la CSG de 1,7 % pour tous ceux dont le revenu fiscal excède 1200 € mensuel ; plus de 6 retraités sur 10 sont concernés dont la quasi totalité des pensionnés relevant du champ syndicalisation du SNES : perte mensuelle 50 € en moyenne (600 € par an).

Des retraité-es « essorés »

En décalant d’avril à octobre la prise en compte de l’inflation annuelle pour le calcul des pensions et des retraites, le gouvernement précédent avait déjà réalisé de substantielles économies sur le dos de tous les retraités, y compris les plus modestes ; la démarche était identique avec la suppression de la demi-part fiscale supplémentaire dite « part des veuves » qui concerne les retraités vivant seuls et ayant élevé des enfants. Le gouvernement et la majorité actuels se sont bien gardés de revenir sur ces mesures et ont décidé de serrer beaucoup plus encore la vis.

Considérant comme le Président que les retraités sont des nantis (2),le premier ministre a récidivé et annoncé que le montant des retraites ne sera plus indexé sur l’inflation comme le stipule la loi, mais que le gouvernement fixera le niveau des pension en fonction de la conjoncture. Ainsi pour 2019 et 2020 l’augmentation ne sera que de 0,3% alors que l’inflation frôlera les 2%.

La perte du pouvoir d’achat sera de 1,7% soit près de 20 € par mois ( 250 € par an) pour un « riche » retraité qui touche 1200 € par mois. La perte dépassera les 40 € par mois (500 € par an ) pour « les très riches » dont la pension mensuelle atteint 2500 €.

Force est de constater en récapitulant toutes les ponctions nouvelles dont la hausse de la cotisation mutualiste que chaque retraité va perdre annuellement l’équivalent du montant d’une demi-pension mensuelle.

Des retraité-es en colère

Les retraité-es sont en colère et le font savoir ; la presse en témoigne : les retraité-es de la gendarmerie eux-mêmes sont intervenus publiquement pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une rupture de contrat moral dont seraient victimes les retraité-es. Le groupe des 9 (3) n’a évidemment pas attendu pour réagir et proposer un plan d’action.

Première étape : mardi 3 octobre à Paris

- le matin rassemblement à la Bourse du travail de délégations départementales pour exprimer la colère et les revendications des retraité-es ;
- l’après-midi rassemblement place de la République avec les retraité-es de l’Île-de-France et envoi d’une délégation à l’Assemblée nationale pour rencontrer le groupe LRM qui soutient un Président de la République et un gouvernement qui maltraitent les retraité-es.
Des initiatives locales sont aussi prévues ce jour là.

Deuxième étape : jeudi 18 octobre dans tous les départements

Journée nationale d’actions et de manifestations des retraité-es à l’occasion de l’ouverture de la discussion parlementaire sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale. C’est dans ce cadre que doivent être discutés l’évolution des pensions et l’ajustement du plafond de la CSG. Le dispositif local sera arrêté prochainement pour Besançon, Montbéliard, Belfort, Lons , Dole, Vesoul et annoncé lors de la journée du 28 septembre.

Troisième étape : sessions parlementaires 2019

Le gouvernement annonce pour 2019 la loi sur la dépendance. La vigilance s’impose en particulier sur le financement. Rappelons à cette occasion que le coût d’un EHPAD varie 1800 à 2500 € en Province et de 2200 à 3000 € en région parisienne.

Les retraité-es ne se content pas de battre le pavé ; ils élaborent en commun leurs revendications et discutent de la mise en œuvre de la riposte indispensable. Dans l’académie de Besançon les retraité-es de la Section Fédérale des Retraité-es de la FSU se rassembleront le vendredi 28 septembre à Besançon. Le matin (réunion à la Maison des syndicats à Planoise de 9h30 à 12h30) ils se réuniront entre eux pour faire le point ; l’après midi (salle de la Malcombe de 14h30 à 17h), ils rejoindront le forum intersyndical initié régulièrement par le groupe bisontin des 9 et qui sera consacré ce jour là à l’aide à domicile.
Par ailleurs les retraité-es seront sans aucun doute nombreux le mardi 9 octobre dans les cortèges lors de la journée d’action interprofessionnelle.

Jean-Pierre Billot

1) « Le retraité, je lui demande un effort ; je le sais et je le remercie’’ déclaration d’E. Macron le 12 avril 2018 au journal télévisé de TF1
2) « la génération dorée » selon une qualification chère au député Alauzet qui ose prétendre que cette expression est d’usage courant et valorise les retraité-es.
3) l’intersyndicale qui regroupe toutes les organisations syndicales de retraités (CFTC, CGC, CGT, FGR, FO, FSU, LSR, Solidaires, UNRPA) à l’exception de la CFDT et de l’UNSA.