5 mars 2021

Sections départementales

Audience de l’intersyndicale 90 : circulez, il n’y a plus rien à voir !

Audience de l'intersyndicale 90 : circulez, il n'y a plus rien à (...)

Demande d’audience avait été faite à la suite du CTSD présentant les dotations horaires dans les collèges du département.

Après avoir fait déplacer 2 fois la réunion du fait de son agenda, le Recteur n’était même pas présent...

Force est de constater que le Rectorat ne prend pas la mesure de la dégradation des conditions de rentrée 2021, et ne répond pas au cri d’alarme des personnels.

→ Le SNES-FSU90 a rappelé que le Territoire de Belfort payait un lourd tribut dans les suppressions de postes et d’heures : près de 30 % du total de l’académie. Or, le département scolarise 10 000 élèves, contre 38 000 dans le Doubs, 17 000 dans le Jura et 16 000 en Haute-Saône.
De plus, les indicateurs économiques et sociaux sont au rouge, et indiquent une paupérisation de la population.
Dans les établissements, les enseignants et les parents constatent l’étendue des dégâts, et se mobilisent contre les conditions de rentrée 2021. Dans un contexte de scolarité dégradée depuis un an, ces prévisions de rentrée passent d’autant plus mal.
Les documents envoyés de la DSDEN confirment ces éléments : près de 42 compléments de service prévus, en plus des postes supprimés.
Nous nous sommes inquiétés également de la réduction de l’offre de formation (dans les lycées).

La secrétaire générale de l’académie a justifié l’ensemble de ces dotations, par :

1. Un nouveau modèle de calcul des répartitions par établissement (et non par département)

Ce nouveau modèle prend en compte à 60 % des indicateurs sociaux (taux de boursiers, indice de difficulté sociale). Le reste étant constitué notamment de l’éloignement géographique.

Justement, le SNES constate que cette pondération est défavorable aux établissements belfortains ! Mais pas question d’y toucher...

2. Une tendance démographique à la baisse dans le 90

Pour une prévision de quelques élèves en moins, on supprime des postes et des classes.
Dans les lycées, la tendance est également à la stabilité, voire à la hausse des effectifs.
Globalement, le H/E baisse partout.

3. Une priorité ministérielle donnée au 1er degré, pour mettre l’accent sur les fondamentaux et préparer l’avenir

Mais que faisons-nous pour les élèves actuellement présents ? Pour une génération qui étudie au collège, qui va intégrer les lycées, puis les études supérieures et les formations professionnelles ?
L’administration anticipe une baisse démographique qui n’arrivera que d’ici 2/3 ans, et ne prend pas en compte l’avenir des élèves actuellement scolarisés dans le 2d degré.

4. L’autonomie des établissements

La possibilité donnée aux équipes de s’organiser en fonction des réalités locales est une chimère : avec des DHG si contraintes, comment peut-on affirmer que chaque établissement peut s’adapter à son public ?
Dans les lycées, cette autonomie conduit surtout à supprimer des options et des spécialités : ces formations disparaîtront ensuite durablement du département.

Avec FO, le SNES-FSU a mis l’accent sur la perte d’attractivité du département : comment se projeter alors que des enseignements ferment (options et spécialités dans les lycées), que les compléments de service se multiplient ?
Les chiffres récents montrent également une tendance inquiétante de renforcement du secteur privé dans le département : à seulement 81,4 %, le taux de scolarisation dans le public atteint son plus bas depuis 1995 (chiffres de la rentrée 2021 selon le MEN).

→ Quelles marges de manœuvre ?

Le Rectorat n’a apporté aucune réponse, se contenant d’évoquer les habituels ajustements d’ici à juin, selon les effectifs constatés.

Selon le rectorat, les moyens ont déjà été demandés au niveau ministériel, et il n’est plus possible de donner à l’académie de Besançon sans prendre à d’autres.

→ Situation sanitaire dans le 90

Nous avons rappelé l’impérieuse nécessité de prévenir les personnels de tous les cas dans leurs classes. Le SNES a également pointé du doigt les différences de traitement entre les lycées publics et privés : alors que l’hybridation concerne au moins un niveau dans chaque lycée public, le privé tourne à plein régime.
Or, nous savons que rien ne remplace un enseignement en présence, et en ce sens l’hybridation, si elle est nécessaire du point de vue sanitaire, dégrade la formation des élèves.

Les élèves scolarisés dans le privé sont-ils exemptés de l’effort demandé à toutes et tous pour réduire le risque de contamination ?

Le rectorat, a, une nouvelle fois, renvoyé à l’autonomie des établissements.

→ BILAN

Ainsi, le Rectorat n’a répondu à aucune des demandes des personnels, se contenant d’expliquer des chiffres déjà connus depuis décembre.

La délégation syndicale a précisé le motif de cette réunion : la colère dans la plupart des établissements, qui s’est exprimée, souvent de manière éruptive, en découvrant les prévisions de rentrée à l’occasion des CA.

Prochain rendez-vous institutionnel : le CTSD « suppressions de postes » le mardi 9 mars.