En redéployant les AED au profit des collèges sans créations de postes, le SNES dénonce un jeu à somme nulle où l’intérêt général et les besoins des élèves ne sont pas suffisamment garantis.
Un outil pour redistribuer les surveillants
Les 8 octobre et 7 novembre, l’administration a réuni un groupe de travail consacré à l’élaboration d’une « carte cible » des assistants d’éducation, destinée à guider la répartition des postes dans les établissements secondaires. Dans un contexte budgétaire figé, il s’agit de redéployer les surveillants, avec l’objectif affiché de renforcer la présence des AED dans les collèges.
Une pondération par indicateurs sociaux et pédagogiques
Pour construire cette carte, les services rectoraux ont proposé de pondérer les effectifs d’élèves à partir de plusieurs critères : indice de position sociale (IPS), existence d’un internat, importance de la demi pension et présence de dispositifs spécifiques (SEGPA, Ulis, UP2A, etc.). Cette grille doit aboutir à des dotations « théoriques » en AED par établissement, présentées comme plus « rationnelles » et mieux adaptées aux caractéristiques locales.
Le SNES dénonce un jeu à somme nulle
Le SNES rappelle que, faute de créations de postes, donner davantage à certains établissements revient mécaniquement à en priver d’autres. Le syndicat met en garde contre une réforme qui contourne la question centrale du manque de moyens humains et de ses conséquences sur les conditions de travail comme sur le suivi éducatif des élèves.
Des écarts de dotation de 1 à 3
Au terme des deux réunions, la carte cible intègre bien un faisceau de critères, mais les écarts restent considérables entre établissements. À ratio élèves/AED comparable, la dotation varie ainsi de un à trois, ce qui fait craindre au SNES une accentuation des inégalités de conditions de surveillance et d’accompagnement selon les territoires.
Un « simple outil » contesté
L’administration insiste sur le caractère non contraignant de cette carte, présentée comme un outil d’aide à la décision laissant place à des arbitrages au cas par cas. Le SNES, lui, rappelle que l’intérêt général et la réduction des inégalités doivent primer sur les demandes particulières de certains établissements ou de leurs directions, et se dit vigilant quant à la prise en compte effective des besoins des élèves des dispositifs les plus fragiles.
Christian Laine - SNES secteur vie scolaire.
Pour en savoir plus, prenez contact avec le secteur vie scolaire du SNES Besançon
