22 septembre 2023

Vie syndicale et stages

Formation continue des personnels d’Éducation : chronique d’une catastrophe annoncée

Formation continue des personnels d'Éducation : chronique d'une (…)

Derrière le slogan « un professeur devant chaque classe », la rentrée a révélé en réalité la profonde crise de recrutement : des postes restent non pourvus, les collègues remplaçants ne sont pas en nombre suffisant, et les démissions explosent. Pour masquer le manque de personnel d’Éducation, le ministère se lance dans une chasse à la moindre heure de cours perdue. Dans le viseur : la formation continue des personnels, qui pourtant ne représente que 10% des heures de cours perdues, selon les propres chiffres du ministère.

Unique en France, le rectorat de Besançon décide d’annuler et de reporter les formations

Toutes les formations des prochaines semaines ont été reportées sine die, au mépris du travail effectué par les formateurstrices et des besoins des collègues inscrites. Les futures formations ne devront se dérouler que le soir après les cours, le mercredi après-midi ou pendant les vacances scolaires.

Dans l’Éducation, une formation continue déjà réduite

Les enseignantes du secondaire bénéficient déjà d’un nombre moyen de jours de formation significativement inférieur au regard de l’ensemble des salariées de la fonction publique (1,6 jours contre 7,4 en moyenne). De fait, la formation continue est de moins en moins investie, avec une baisse de près de 30% des crédits alloués par le ministère entre 2017 et 2022, une part croissante relevant de l’information institutionnelle plutôt que d’une réponse à des besoins réels, avec un niveau de satisfaction très inférieur à celui exprimé par nos homologues européens.

Des effets néfastes à long terme sur la qualité de l’enseignement

Ainsi, la formation n’est plus considérée comme une nécessité qui doit faire partie du temps de travail. Elle est pourtant indispensable dans une perspective d’actualisation des savoirs et des compétences des enseignantes.

Les personnels d’Éducation ne sont pas des sous-salariés. Pour l’intérêt général, pour la qualité de l’enseignement, il faut garantir leur droit à la formation continue.
Le SNES-FSU condamne cette politique du nouveau ministre, et l’action zélée du rectorat de Besançon.